samedi 27 juin 2009
L'intrigue contemporaine
Dimanche 21 juin 2009 * Sala Rossa
Près d'une semaine après les faits, le concert de Lisle Ellis à la Sala Rossa se pose en énigme dans mon parcours de « suoniste ». Rare concert de cette musique dite actuelle au coeur d'une sélection personnelle plus portée vers le rock psychédélique et le free-folk que vers le jazz, l'événement de dimanche s'est avéré une expérience sensorielle satisfaisante; mais, en tant que manifestation culturelle, cette soirée en compagnie du trio Instant Coffee et du Lisle Ellis Quartet m'est apparue un brin hermétique - comme si contrairement aux autres concerts du mois l'expérimentation se faisait cette fois en vase clos, entres initiés, dans une optique somme toute plutôt cérébrale. L'envergure du tout était indéniable: déploiement d'une masse formidable de matériel, mise en scène assez élaborée, sonorisation cherchant à englober le spectateur, interactions avec la foule et déplacement des musiciens dans l'environnement...
Mais, au fond, il y avait un petit quelque chose d'académique à toute l'opération; comme si la performance répondait aux exigences théoriques de l'événement musical contemporain, se pliait aux conventions d'une avant-garde venant avec un manuel. Peut-être est-ce la mauvaise foi de l'analyste d'opérette qui se met en marche à posteriori, alors que sur le coup la paire d'oreilles avait pris un réel plaisir à vivre l'expérience. Mais, en rétrospective, l'improvisation m'apparaît quelque peu calculée, les touches d'humour un brin timides, le propos sous-jacent (car nous avons affaire à un concert qui avait le mérite de vouloir dire quelque chose) tenait du lieu commun...
L'anarchie semblait avoir été mise en place, l'imprévisible avait été prévu, la spontanéité déjà vécue dans une autre vie. Le « moment » était-il? Chose certaine, la qualité du travail sonore était admirable et la création d'atmosphère indéniable. La prestation était captivante, la musique fréquemment évocatrice. Manquait peut-être l'odeur de la sueur, le goût du danger ou un accrochage dans l'engrenage?
mercredi 24 juin 2009
le un
Instant Coffee (Lisle Ellis, Martin Schmidt, Jason Willet) et
Lisle Ellis Quartet (avec Diane Labrosse, Pierre Tanguay et John Heward)
Sala Rossa, 21 juin 2009
le un, le zéro
le vrai, le faux et l'ego
concentricité
Lisle Ellis Quartet (avec Diane Labrosse, Pierre Tanguay et John Heward)
Sala Rossa, 21 juin 2009
le un, le zéro
le vrai, le faux et l'ego
concentricité
lundi 22 juin 2009
Surf 'n Araby
Samedi 20 juin 2009 * Lab Synthèse
L'an passé, le vénérable Sir Richard Bishop s'était présenté à Montréal avec son frère Alan pour offrir un dernier concert des cultes Sun City Girls; performance mémorable, ponctuée d'humour et d'anarchie, que le guitariste avait précédé d'une prestation solo enlevante au cours de laquelle il avait livré des pièces pour la plupart tirées de l'excellent While My Guitar Violently Bleeds (Locust, 2007). Mais ceux qui s'étaient dirigé vers le Lab Synthèse dans l'espoir d'entendre quelques ragas méditatifs on dût avoir toute une surprise lorsque l'auto-proclamé royal personnage s'est pointé armé d'une guitare électrique et visiblement animé par la ferme intention de rocker la place bien comme il faut. Accompagné par les membres d'Oaxacan, impressionnante formation noise d'Oakland ayant au préalable livré trois pièces incendiaires à souhait, Bishop a très vite donné le ton à la soirée en servant une version accélérée et nerveuse d'une pièce de son plus récent album The Freak of Araby (Drag City, 2009). Les percussions marquaient frénétiquement la cadence, et la basse vrombissait lourde et simple alors que la guitare semblait tout droit sortie d'un furieux disque surf des années 60.
Bien sûr, les amateurs d'expérimentation ont dû être amèrement déçus par cette prestation plus rock 'n roll qu'exploratoire - et force est d'admettre qu'il y avait plus d'exotisme que de mysticisme dans la recette que proposait l'explosif quatuor. Bishop, qui n'a pas hésité à faire de la soirée une démonstration de son énorme talent, prenait un plaisir manifeste à livrer ses mélodies accrocheuses en les assaisonnant d'effets pyrotechniques multiples; et il serait fou de bouder tout ce plaisir bien franc, qui était de surcroît particulièrement contagieux. Une sympathique résolution aux sonorités angoissées d'Oaxacan, permettant de quitter le Lab Synthèse l'âme en paix - les traits du visage fixés en un sourire niais qui resterait bien en place jusqu'au lendemain.
Maison
Instant Coffee avec Lisle Ellis, Martin Schmidt, Jason Willet + Lisle Ellis Quartet avec Diane Labrosse, Pierre Tanguay et John Heward
Sala Rossa, 21 juin 2009
Instant Coffee. Un intriguant nouveau projet pour un homme qui n'est jamais tombé dans le confort que sa réputation d'excellent sideman aurait pu lui offrir. On le retrouve ainsi aux frontières du free, là où l'expérimentation électronique prend le dessus. Et comme tout bon vétéran, Ellis sait comment bien s'entourer. Bien sûr, on pense à Martin Schmidt, du duo San Franciscain Matmos, qui n'a pas peur d'utiliser tout objet possédant une masse physique pour amorcer un rythme intriguant. Mais, c'est avec surprise, Jason Willet, ex-Half Japanese, qui vole la vedette avec une capacité indéchiffrable à produire des sons d'un abasourdissement des plus pertinent. Quoi que vol, il n'y avait pas. Un grand musicien comme Ellis, sait quand et comment laisser la place à ses paires afin de construire une oeuvre plus cohérente et plus efficace.
L'idée de placer le public en cercle autour du trio - formant un triangle central -permettait un jeu sonore intéressant, particulièrement soutenu par l'aide d'une amplification circulaire venant surprendre le spectateur par l'arrière. Le tout, accompagné d'une projection vidéo plus abstraite que complémentaire, laissait donc place à l'intimisme d'un impromptu nouveau-genre pour le vieux routier de la contrebasse.
Ensuite débarque le mystère du Quartet avec Labrosse, Tanguay et Heward qui viendra s'insérer dans la mêlée pour éventuellement prendre la relève. Un peu plus improvisé, et d'un registre moins complexe, l'ensemble aurait gagné à débuter la performance plutôt qu'à la cloire. Toutefois, la direction sonore s'intégrait parfaitement dans le fil conducteur d'une soirée qui se voulait une célébration d'un pionnier représentant exactement les valeurs du festival l'ayant invité.
instant coffee
dimanche 21 juin 2009
samedi 20 juin 2009
touche
Flymodus
Centre Gallego, 17 juin 2009
touche mais cesse de rire
train-train tranche la forêt morte
attends, j'ai promis...
Centre Gallego, 17 juin 2009
touche mais cesse de rire
train-train tranche la forêt morte
attends, j'ai promis...
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