vendredi 17 juillet 2009

enfin

Ciné-concerts jazz
Cinémathèque québécoise, 3 au 11 juillet 2009

1.

enfin la noirceur
invisibles nous écoutons
à quoi bon le jour

2.

le pigeon comprend
l'altérité vivifie
comment le sait-il

3.

moite et implacable
une langoureuse attente
sans résolution

4.

...

5.

fais naître la Chose
donne-lui quatre membres et une tête
non – laisse-la ramper

6.

personne ne l'a vue
elle s'est échappée
gare à toi si tu la trouves


jeudi 16 juillet 2009

tes maux

Bill Frisell Quartet
8 juillet 2009, Théâtre Jean-Duceppe

tes maux sont une porte
sur les vertus du néant
entre et pousse un cri


samedi 4 juillet 2009

tiens

Stefano Bollani et Enrico Rava
Gesù, 30 juin 2009

tiens je te regarde
l'angoisse se mêle à l'aisance
ça en prend si peu

vendredi 3 juillet 2009

Forclusion volontaire


Marilyn Lerner, Matt Brubeck, Nick Fraser (Ugly Beauties)
Lion d'Or, 26 juin 2009

L'abandon, c'est aussi une offrande. Le don d'une confiance qui s'est méritée. Cela permet ensuite le plaisir libéré des appréhensions. Furtivement.

Fut-il écrit que l'amour est une révolution qui se fait à deux?

Il ne faut pas dire trio, mais bien trois.

mercredi 1 juillet 2009

te voilà

Chris Corsano
Sala Rossa, 29 juin 2009

te voilà délié
décolle, la fin nous encercle
je voudrais – qu'importe

mardi 30 juin 2009

L'incidence et son son


Nicole Mitchell's Truth or Dare (avec Shirazette Tinnin et Renee Baker) + Speed River Squids (John Heward, Jessie Stewart, Michael Bonneau, Rob Wallace avec Gordon Allen, Eric Lewis)
Centre Gallego, 20 juin 2009

S'il n'est ici que question de propagation d'une nouveau plaisir, il sera. Que quatre percussionnistes nous alimentent ainsi tient de l'orgie. Un douce décadence qui ne fait qu'en redemander plus. Et hop, trompettes!

Jolie gargote.

Débarquent les demoiselles.
Une bonne partie du Black Earth Strings. Près, intime, puissant. Ce que l'on dit sur le Chicago est donc vrai. L'histoire s'écrit. La musique n'est pas jouée, mais vécue. Un autre cas de personne-temps.

Faire sa cuisine implique que l'objet peut parfois être complexe pour le crayon. À suivre.

dimanche 28 juin 2009

messieurs

Monk's Casino
Sala Rossa, 22 juin 2009

messieurs nous l'accordent
la pensée donne un répit
rêvons à sa mort

samedi 27 juin 2009

L'intrigue contemporaine


Dimanche 21 juin 2009 * Sala Rossa

Près d'une semaine après les faits, le concert de
Lisle Ellis à la Sala Rossa se pose en énigme dans mon parcours de « suoniste ». Rare concert de cette musique dite actuelle au coeur d'une sélection personnelle plus portée vers le rock psychédélique et le free-folk que vers le jazz, l'événement de dimanche s'est avéré une expérience sensorielle satisfaisante; mais, en tant que manifestation culturelle, cette soirée en compagnie du trio Instant Coffee et du Lisle Ellis Quartet m'est apparue un brin hermétique - comme si contrairement aux autres concerts du mois l'expérimentation se faisait cette fois en vase clos, entres initiés, dans une optique somme toute plutôt cérébrale. L'envergure du tout était indéniable: déploiement d'une masse formidable de matériel, mise en scène assez élaborée, sonorisation cherchant à englober le spectateur, interactions avec la foule et déplacement des musiciens dans l'environnement...

Mais, au fond, il y avait un petit quelque chose d'académique à toute l'opération; comme si la performance répondait aux exigences théoriques de l'événement musical contemporain, se pliait aux conventions d'une avant-garde venant avec un manuel. Peut-être est-ce la mauvaise foi de l'analyste d'opérette qui se met en marche à posteriori, alors que sur le coup la paire d'oreilles avait pris un réel plaisir à vivre l'expérience. Mais, en rétrospective, l'improvisation m'apparaît quelque peu calculée, les touches d'humour un brin timides, le propos sous-jacent (car nous avons affaire à un concert qui avait le mérite de
vouloir dire quelque chose) tenait du lieu commun...

L'anarchie semblait avoir été mise en place, l'imprévisible avait été prévu, la spontanéité déjà vécue dans une autre vie. Le « moment » était-il? Chose certaine, la qualité du travail sonore était admirable et la création d'atmosphère indéniable. La prestation était captivante, la musique fréquemment évocatrice. Manquait peut-être l'odeur de la sueur, le goût du danger ou un accrochage dans l'engrenage?

mercredi 24 juin 2009

le un

Instant Coffee (Lisle Ellis, Martin Schmidt, Jason Willet) et
Lisle Ellis Quartet (avec Diane Labrosse, Pierre Tanguay et John Heward)
Sala Rossa, 21 juin 2009

le un, le zéro
le vrai, le faux et l'ego
concentricité

lundi 22 juin 2009

Surf 'n Araby


Samedi 20 juin 2009 * Lab Synthèse

L'an passé, le vénérable Sir Richard Bishop s'était présenté à Montréal avec son frère Alan pour offrir un dernier concert des cultes Sun City Girls; performance mémorable, ponctuée d'humour et d'anarchie, que le guitariste avait précédé d'une prestation solo enlevante au cours de laquelle il avait livré des pièces pour la plupart tirées de l'excellent
While My Guitar Violently Bleeds (Locust, 2007). Mais ceux qui s'étaient dirigé vers le Lab Synthèse dans l'espoir d'entendre quelques ragas méditatifs on dût avoir toute une surprise lorsque l'auto-proclamé royal personnage s'est pointé armé d'une guitare électrique et visiblement animé par la ferme intention de rocker la place bien comme il faut. Accompagné par les membres d'Oaxacan, impressionnante formation noise d'Oakland ayant au préalable livré trois pièces incendiaires à souhait, Bishop a très vite donné le ton à la soirée en servant une version accélérée et nerveuse d'une pièce de son plus récent album The Freak of Araby (Drag City, 2009). Les percussions marquaient frénétiquement la cadence, et la basse vrombissait lourde et simple alors que la guitare semblait tout droit sortie d'un furieux disque surf des années 60.

Bien sûr, les amateurs d'expérimentation ont dû être amèrement déçus par cette prestation plus rock 'n roll qu'exploratoire - et force est d'admettre qu'il y avait plus d'exotisme que de mysticisme dans la recette que proposait l'explosif quatuor. Bishop, qui n'a pas hésité à faire de la soirée une démonstration de son énorme talent, prenait un plaisir manifeste à livrer ses mélodies accrocheuses en les assaisonnant d'effets pyrotechniques multiples; et il serait fou de bouder tout ce plaisir bien franc, qui était de surcroît particulièrement contagieux. Une sympathique résolution aux sonorités angoissées d'Oaxacan, permettant de quitter le Lab Synthèse l'âme en paix - les traits du visage fixés en un sourire niais qui resterait bien en place jusqu'au lendemain.

Maison


Instant Coffee avec Lisle Ellis, Martin Schmidt, Jason Willet + Lisle Ellis Quartet avec Diane Labrosse, Pierre Tanguay et John Heward
Sala Rossa, 21 juin 2009


Instant Coffee. Un intriguant nouveau projet pour un homme qui n'est jamais tombé dans le confort que sa réputation d'excellent sideman aurait pu lui offrir. On le retrouve ainsi aux frontières du free, là où l'expérimentation électronique prend le dessus. Et comme tout bon vétéran, Ellis sait comment bien s'entourer. Bien sûr, on pense à
Martin Schmidt, du duo San Franciscain Matmos, qui n'a pas peur d'utiliser tout objet possédant une masse physique pour amorcer un rythme intriguant. Mais, c'est avec surprise, Jason Willet, ex-Half Japanese, qui vole la vedette avec une capacité indéchiffrable à produire des sons d'un abasourdissement des plus pertinent. Quoi que vol, il n'y avait pas. Un grand musicien comme Ellis, sait quand et comment laisser la place à ses paires afin de construire une oeuvre plus cohérente et plus efficace.

L'idée de placer le public en cercle autour du trio - formant un triangle central -permettait un jeu sonore intéressant, particulièrement soutenu par l'aide d'une amplification circulaire venant surprendre le spectateur par l'arrière. Le tout, accompagné d'une projection vidéo plus abstraite que complémentaire, laissait donc place à l'intimisme d'un impromptu nouveau-genre pour le vieux routier de la contrebasse.

Ensuite débarque le mystère du Quartet avec Labrosse, Tanguay et Heward qui viendra s'insérer dans la mêlée pour éventuellement prendre la relève. Un peu plus improvisé, et d'un registre moins complexe, l'ensemble aurait gagné à débuter la performance plutôt qu'à la cloire. Toutefois, la direction sonore s'intégrait parfaitement dans le fil conducteur d'une soirée qui se voulait une célébration d'un pionnier représentant exactement les valeurs du festival l'ayant invité.

instant coffee

dimanche 21 juin 2009

la danse

Nicole Mitchell's Truth or Dare
Centre Gallego, 20 juin 2009

la danse d'embryon
un regard insaisissable
triangle béat


derrière

Quartetski Does Satie
Centre Gallego, 17 juin 2009

derrière velours noir
je vois le carré de sable
curieuse alchimie


samedi 20 juin 2009

touche

Flymodus
Centre Gallego, 17 juin 2009


touche mais cesse de rire
train-train tranche la forêt morte
attends, j'ai promis...


Vouloir


Tremblement de Fer - une composition de Pierre Labbé
Hangar 16 du Vieux-Port de Montréal, 18 juin 2009


Barthes disait peut-être que le choix de la politesse sur la franchise démontrait un acte de reconnaissance de l'intelligence de l'autre mais, dans ce cas-ci, exception sera faite.

10 ans d'OFF festival de Jazz. Une commande. Un homme. Un spectacle. 50 musiciens. Ambitieux projet. Attentes?

Attentes mitigées. Seule véritable oeuvre en tant que compositeur, le très efficace Risque et Pendule datant déjà de 2003. Serait-ce suffisant pour tenir la route.

Non.

Et pourtant, un joyeux bordel aurait été grandement apprécié. L'expérience est relativement commune. Et les musiciens s'y étaient déjà prêtés auparavant (quoi que sur une plus petite échelle). Nombres de ces derniers ont élaborés dans les Joe Giardullo Open Ensemble, Ratchet Orchestra et autres projets relativement étendus.

Les puristes diront que le jazz ne peut être orchestré. Qu'une direction brime la liberté des joueurs. Tous ceux ayant assistés à un spectacle de l'Ensemble Supermusique (ou d'un Anthony Braxton lorsqu'il s'éprend d'un groupe comme le AIMToronto Orchestra ou le Italian Instabile Orchestra) savent que cette affirmation est fausse. Le jeu et la créativité peuvent être rehaussé par les contraintes d'un chef. Seulement, ce chef doit être en mesure de maîtriser habilement les différents éléments afin d'y laisser naître un chaos intelligible.

Et cette maîtrise n'était tout simplement pas là. Plusieurs soloistes (Freedman, Falaise) furent mis à l'abattoir par des virvoletements peu habiles entre leur morceau et ceux des sections de cordes et cuivres.

Hélas, la direction n'ayant été parfaite n'aurait rien pu changer à quelques volets plus fades aux thèmes d'une orchestration aux arrangements trop... classiques? Avec une telle brochette de musiciens en main et un public curieux et prêt à l'inattendu, Pierre Labbé aurait pu pousser un peu plus loin ce projet qu'il qualifiait de fantasme. Et voilà qui est dommage. Car une telle occasion ne vient pas souvent.

Cependant, l'objectif principal de ce projet fut atteint. Au-delà de la musique, en réunissant des musiciens des deux antipodes (Effendi et Ambiances Magnétiques) aux jeunes talents fraîchement sortis des conservatoires (et autres milieux, espérons), Pierre Labbé et l'OFF Festival de Jazz ont su créer un évènement, qui par son désir d'authenticité et sa passion franche pour la créativité musicale détrône facilement n'importe quel évènement du 30e Festival International de jazz de Montréal.

Reste à savoir ce que se disaient Labbé et Derome à la clôture du spectacle.

mardi 16 juin 2009

La bluette de Michiel


BraamDeJoodeVatcher
Sala Rossa, 15 juin 2009

Lorsque nous étions adultes.

Lorsque nous étions adultes, l'enfant semblait représenter l'ensemble des possibilités.

Désormais l'enfance.

Désormais l'enfance, afin de réinventer l'équivoque.


www.michielbraam.com/groups/braamdejoodevatcher/

lundi 15 juin 2009

Contemplations électriques


Dimanche 14 juin 2009 * Divan orange

Dimanche, le Divan Orange était pratiquement vide. Exception faite des pillards de « merch table » chevronnés, d'une ou deux âmes égarées et du personnel de l'établissement, les musiciens sont seuls dans la salle mais jouent malgré tout avec une dévotion admirable; par respect, par désespoir, par passion, par habitude? Shawn McMillen lance le bal, à mi-chemin entre le noise et le blues, avec sa drôle de voix perchée bizarrement dans les aiguës. Je ne suis pas abasourdi, mais j'apprécie. Il faut admirer les gens qui ont le courage d'afficher leur fragilité ainsi. Puis c'est au tour de Steve Gunn de s'approprier la scène. Avec la formation GHQ, il donne dans les vibrations électriques à saveur cosmique: un noise transcendantal plutôt halluciné, assez pastoral, aux accents vaguement chamaniques. Du bon stock, si c'est votre tasse de thé. Ce soir, il est lui aussi en mode folk - tirant néanmoins de sa guitare acoustique des sonorités électriques et des dissonances qui sont loin des clichés de pâturages verdoyants. Insérez une mention de John Fahey. La prestation est franche, ponctuée de surprises; son jeu de guitare trouve une personnalité unique dans ses débordements et ses subtils faux-pas. Parlez-moi de ça, un musicien qui n'a pas peur de faire une erreur au nom de l'intensité!

Aucune erreur, mais beaucoup d'intensité, lors de la sublime prestation de Tom Carter. Guitariste au sein de la formidable formation folk psychédélique Charalambides, Carter est passé maître dans l'art de maximiser l'impact d'une structure mélodique simple (les pièces du groupe sont fréquemment basées sur la répétition de deux accords); entre ses mains, l'électricité semble se doter d'une âme (aurais-je écouté trop de chansons de Sonic Youth pour mon propre bien?). Et ce soir, il libère cette âme en déchaînant l'amplification avec un parfait contrôle sur ses effets: les textures sont riches et organiques, des pistes mélodiques évanescentes ponctuant ces méditations électriques délicatement abrasives. Certains diront que c'était du « gossage » de pédales, le bidouillage technique d'un musicien qui a passé trop de temps avec son instrument... Mais pour moi, à ce moment précis, c'était un interminable instant de perfection; et le reste de l'univers, durant ce laps de temps, a cessé d'exister complètement. Espérons qu'à son prochain passage en ville, nous serons plus qu'un quinzaine à partager l'expérience...

La grosse vérité sale


Jeudi 11 juin 2009 * La Sala Rossa

Greg Davis et Chris Weisman sont sans doute fort gentils et pleins de bonne volonté; et leur musique n'est certes pas désagréable. Mais, voilà, c'est plus fort que moi. Quand j'entends autant de choses pré-enregistrées lors d'un spectacle, je ne peux m'empêcher de penser à la peinture à numéros. Avec leurs chansons un tantinet précieuses et leur prestation automatisée, Davis et Weisman donnaient l'impression de manquer de substance... Je suis donc plutôt content de voir que leur petit tour de piste ne dure que trois pièces, et je me réjouis en pensant que James Blackshaw est le prochain à monter sur scène.

Indécrottable romantique, le guitariste britannique soutire de sa douze cordes des harmonies angéliques, des mélodies aériennes portées par un subtil souffle épique; le folk anglais n'est pas loin, mais la musique baroque a elle aussi son mot à dire dans cet étalement d'émotions à petit grand déploiement. Mais, d'une fois à l'autre, ses envolées lyriques se répètent un peu. Le style de composition très classique de Blackshaw le limite un peu, et toutes les émotions chez lui finissent par se ressembler. Tant et si bien qu'au-delà de leur beauté indéniable (et fréquemment fulgurante), ses cascades de notes finissent par ne plus résonner là où il le faut. Véritable virtuose, Blackshaw mérite l'attention dont il fait l'objet; mais des collaborations comme le projet Brethren of the Free Spirit (avec Josef Van Wissem) le forcent à sortir d'une zone de confort à laquelle il se cantonnait ce soir. Joli, à défaut d'être parfaitement mémorable.

Mais la soirée allait prendre un tournant pour le moins majeur avec l'arrivée sur scène du ténébreux Michael Gira. Le C.V. du monsieur en dit beaucoup sur son importance: membre de Swans et d'Angels of Light, fondateur de l'étiquette Young God, dépisteur de talents au flair brillant. Sauf qu'il faut le rencontrer en personne pour saisir le calibre du bonhomme. Gira est le genre de gars auquel on obéit quand il demande, poliment mais fermement, que la climatisation soit coupée au plus sacrant. On ne lui en veut pas quand il reste sur scène avant son rappel, comme pour jauger la foule et se galvaniser des applaudissements qui fusent généreusement. Il est intense, et sa voix résonne d'une profondeur qui fait peur; ses textes tranchent la chair pour fouiller les replis les plus sombres de l'âme humaine. Comme croiser Nick Cave dans un nid d'opium tamisé, à New York en 1979. Il joue essentiellement des pièces nouvelles, qu'il n'a pas encore enregistré. Mais, déjà, on croirait qu'elles ont toujours été là - dans les ténèbres, attendant le moment opportun pour nous rappeler que nous sommes mortels, faillibles, corrompus.

dimanche 14 juin 2009

Zubot : Zubot


Fond of Tigers + Mend Ham
Divan Orange, 11 juin 2009

Attaque de violons. Attaque de violons bien garnie. Et cette garniture, on l'aime bien. Et le bien, on l'aime bien. Bien.

Le rouge et le rouge.

Ici, c'est le violon (Josh Zubot) qui mène la galère. Le saxo (Jason Sharp) se bat pour la capitainerie et, à force de naviguer, l'un pourra bientôt partager la tâche. La jeunesse (Jonathan Gagné) guide le rhytme. Et c'est bien ainsi. Si tempête se calme, justification y dresse sa cause. On ne cite pas Monsieur Jenkins (Leroy, de prénom) à tort. Nous ne reverrons pas l'ancre de si peu. Ce départ en est un.

Le rouge et le rouge.

Le violon (Jesse Zubot) accompagne la mathématique d'un match sur plusieurs terrains. Le hardcore prend un thé avec deux tasses de post-rock et une tasse de free? Non. Comme l'un dirait "le sport c'est le sport": au foutoir les règles, à l'avant plan la diversité des possibilités. Piano (Morgan McDonald), trompette (JP Carter), guitare (Stephen Lyons), guitare basse (Shanto Bhattacharya), batterie (Dan Gaucher), batterie (Skye Brooks). Et ce jeu de batterie. Et ce mur de son. Il fut entendu par certains que la perte d'un son singulier peut profiter au commun propre d'un ensemble. Mais faut-il d'abord savoir comment le produire. On sait. Et cela se sait que l'on sait. Tout un savoir. Tigre.

vendredi 12 juin 2009

doré

Fred Lonberg-Holm's Valentine Trio
Divan Orange, 10 juin 2009

doré le fil est par terre
mais ne t'échappe pas
tu donnes le temps

jeudi 11 juin 2009

entre

Ensemble Supermusique
Sala Rossa, 9 juin 2009


entre le jeu brûle
vif le feu nous éteindra
douze oui mais – encore

6 + 6 = 12


Lundi 8 juin 2009 * La Sala Rossa

Concert intime pour commencer la semaine. Deux musiciens. Un instrument et ses multiples possibilités d'expression: la guitare.
Harris Newman la joue acoustique. Des motifs riches, dont la répétition guide vers l'introspection. Les pièces de ses excellents albums Accidents with Nature and Each Other et Decorated frappent par l'éloquence de leurs mélodies: une denrée rare dans un genre où trop souvent la virtuosité sert à voiler l'absence d'idées. Le Montréalais semblait un peu nerveux. Son pied tremblait, sa voix était timide. Mais son instrument, lui, parlait avec éloquence.

Le musicien belge
Ignatz travaille à la confection d'un très étrange mélange musical. La recette n'est pas encore parfaite. Les choses s'embrouillent. Mais l'objectif entrevu est fascinant: une sorte de version extrêmement lo-fi des Inventions for Electric Guitar de Manuel Göttsching, un blues cosmique aux intonations vaguement shoegaze, un folk de balcon pour l'ère électrique. Ça s'étirait parfois un peu. Mais quand c'était bon, c'était bon.

Suite aux deux performances solos, les musiciens se sont associés. Moment magique. Union amplifiant les forces de l'un et de l'autre. Le dialogue produisait de nouvelles avenues, les éléments disparates trouvaient un sens fort dans leur juxtaposition. On assiste à une naissance lors d'un bon concert. Celui-là était en santé.

... et les vertus thérapeutiques du métal.


Samedi 6 juin 2009 * Le National

Enfin! De la musique de primate mal léché. L'extase par le volume, l'effet bénéfique d'un peu de violence sonique face aux tourments de l'existence. Ceux qui croient que la musique agressive est une affaire d'adolescent frustré n'y ont rien compris. Ce qu'offre un tel choc physique, c'est un ordre temporaire dans le déséquilibre ambiant; une transe électrique au mouvement simple et invitant. Je pourrais vous expliquer pourquoi
Pelican m'a déçu. En quoi la décision de délaisser les idées novatrices présentes sur leur second long-jeu a mené à la dilution de leur impact malgré un apparent renouvellement de leur force de frappe. Souligner que le meilleur moment de leur prestation était une reprise d'Earth, que les compositions du groupe sont maladroites dans leur surabondance de gymnastique technique. Me demander ce qui est arrivé au groupe prometteur que j'avais vu avec Mono au Cabaret en juin 2006. Déclarer que dans le genre, la formation de Portland Conifer est la nouvelle référence et que vous devez dès que possible écouter l'album Crown Fire...

Mais je préfère encore encenser
Isis, véritable machine à la fois d'émotion et de force brute. Exécution impeccable, réel souci atmosphérique, déchaînements jubilatoires. Une prestation à laquelle il était impossible de résister; un déploiement de pure puissance et de maîtrise absolue face auquel on ne pouvait qu'acquiescer d'un brumeux hochement de la tête. Explosions cathartiques, délicieuse hypnose du groove menaçant: les images étaient claires, les sensations éprouvées subjuguaient la raison. Ce samedi, je pouvais comprendre les gens qui consacrent leur vie au genre; la musique était une drogue sans effets secondaires. Tout ce qu'il fallait faire, c'était embrasser la vague qui surplombait la salle. Elle était impossible à éviter de toute façon.

Transcendance simplifiée


Vendredi 5 juin 2009 * Centro Gallego

L'
Electric Kesdjan Ensemble est une drôle de bête. Pas vraiment hip hop, mais quand même; un peu jazz, un peu électronique, un peu rock aussi. Définitivement psychédélique, ou « libre » ou « expérimentale », si c'est le mot qui vous sied pour parler de cet esprit là. On aime, même dans les moments un peu confus, parce que Khyro est du genre à croire que la culture vaut quelque chose et que la musique possède cette qualité spirituelle que lui attribuaient les grands du free-jazz dans les années 60 et 70. Et parce que, d'une performance à l'autre, l'idée progresse et évolue vers de nouveaux horizons. Son ensemble va dans toutes les directions, erre pour mieux se retrouver par la suite. Les mots n'y dominent pas, comme on pourrait le penser. Ils transpercent la toile parfois, retournent ensuite derrière le mur pour mieux réapparaître par la suite.

Avec ses boucles de trompettes et de violons,
Elaine Evans transportait ailleurs. Sa performance solo s'explorait comme on déambule à tâtons dans une maison hantée - des souvenirs d'il y a à peine quelques minutes se mêlaient les uns aux autres, des sonorités que l'on était libre d'interpréter à notre guise, de lier aux réalités subjectives qu'elles évoquaient se confondaient dans un gentil chaos. Une prestation gentiment dérangeante, doucement sidérante.

Mais moi, j'étais dans cette drôle de petite pièce qu'est le Centro Gallego pour voir l'inimitable
Paul Metzger. L'homme dirige un orchestre symphonique au grand complet sur un simple banjo (pas si simple au fond, avec ses nombreuses cordes en trop...). Avec sa présence scénique apaisante et ses airs de vieux sage, le bonhomme rappelle un peu un autre maître aperçu à Montréal il y a de cela près de deux ans: Daniel Higgs. Metzger joue sans interruptions, un torrent de sonorités qui ne semblent pas appartenir à son humble instrument. La tension monte et descend; les sonorités indiennes croisent des inflexions mélodiques rappelant les compositions « modernes » de Schoenberg ou Varèse... Il y a, dans cette musique, le drame et la beauté de l'univers qui se contemplent; un échange qui aboutit à une musique sans genre, dont les origines ne semblent pas terrestres. Par son jeu incroyablement physique, Metzger rattache pourtant cette expérience à une réalité parfaitement tangible. Ceci arrive maintenant, ici. Et ça sort du petit monsieur avec son tambour à cordes.

L'expérience essentielle du populisme sain


Mercredi 3 juin 2009 * Métropolis

Les
Dirty Projectors incarnent tout ce qui sent mauvais dans l'indie-rock contemporain. Juxtapositions stylistiques purement gratuites, relectures sans vitalité des conventions du math-rock servant essentiellement à détruire toute forme de groove, enrobage pop beaucoup trop sucré... Nommez le problème, et la formation de David Longstreth en souffre de manière empirique - comme si sa mission même était de transformer ces défauts en de nouveaux canons esthétiques. Au-delà de l'indéniable force technique, l'âme de la formation semble morte; on croit assister à une expérience qui aurait mal viré. Voici le son d'une culture devenue complaisante, admirant son propre éclectisme sans saisir que le sens s'est perdu quelque part entre deux jeux référentiels insignifiants, à force de fouiller dans le dépotoir de la culture populaire à la recherche du prochain courant musical mal-aimé à apprécier de manière post-ironique.

TV on the Radio offre tout le contraire: quelque chose d'honnête, qui évite les boursouflures mais atteint cette grandeur épique à laquelle aspire toute pop rassembleuse. Ici, les comparaisons n'existent plus vraiment. Restent les mélodies, l'émotion et l'énergie. Voici un groupe qui, en l'espace de trois albums et d'un EP, a su se bâtir un répertoire à toute épreuve. Chaque chanson « rentre au poste » comme il se doit, chaque chanson est « la toune » de quelqu'un. Voici un groupe qui déploie pour une foule de 2,300 personnes la passion nécessaire pour faire bouger dix fois ce nombre. Pas de hype superlatif, aucune prétention artistique déplacée (ce dont on a parfois accusé à tort la formation), aucun populisme facile; simplement cet impact inimitable qu'a la musique quand elle est franche et directe. TV on the Radio fait de la musique soul sans les clichés, du stadium rock qui n'est pas racoleur; tout ce qu'il faut pour unir une foule le temps d'un concert parfait, qui disait haut et fort ce que tout un auditoire en communion pense habituellement tout bas.

mercredi 10 juin 2009

Magnifique sujétion


Ensemble Supermusique + Mankind
Sala Rossa, 9 juin 2009


Faisant acte de surfaix, le duo de D. Kimm et Alexis O'Hara peut facilement sombrer dans le particulier de celui qui n'entre pas dans son jeu. Cependant, il agit plutôt à titre de panneton rigolard. À juste titre. À portée bien méritée.

Et le Voir l'aura bien voulu. Vive le maximalisme fatidique.

Neuf particules élémentaires. Un moment parfait. Un jeu où le règlement devient un atout... sans perdre la joie de la liberté. Magnifique paquebot. Il faut s'avoir s'amuser pour créer. La mythomanie devrait être un réflexe. Nulle question de rapetassage. Ensemble Supermusique: Magnifique farfouillage. Bravo.

Ensemble Supermusique
Mankind

La volubilité du muet


Harris Newman + Ignatz
Sala Rossa, 8 juin 2009


Composer avec l'empan. C'est peut-être une des motivations de ces deux musiciens. Chose sûre, il faut faire preuve d'un certain esprit d'émondation afin d'arriver à un résultat potable. Et le voici. Une recette rapide vers la pâmoison d'antan. Seule réclusion acceptable pour le sursitaire culturel. Très bien.

www.harrisnewman.com

non

Dave Burrell Trio
Sala Rossa, 6 juin 2009

non j'ai des oreilles
on ne m'y a pas contraint
deux notes c'est un monde


mardi 9 juin 2009

Le blanc et le noir


Elaine Evans
en première partie de Paul Metzger + l'Ensemble Kesdjan Électric
+ Amen Dunes
Centre Gallego, 5 juin 2009


Sans soulier, la paire de bas suffisait. C'est ainsi qu'Elaine Evans s'introduisit tranquillement avec sa trompette de poche. Doucement, ses mélodies, à priori planantes, se juxtaposèrent - par l'intermédiaire d'une accumulation de couches bouclées comme il ne s'en fait que dans les plus profonds des rêves - afin de créer une nouvelle entité. Rapidement aménagé après les déboires de la Casa trappée dans un complot culturel organisé par ces dinosaures du Quartier des spectacles, le dit, Centre Gallego, n'était plus cette étrange salle communautaire qui semblait un peu froide lors de l'arrivée des premiers spectateurs. Non. Plus jamais. Car, cette magie, qui provenait de l'interaction de mademoiselle Evans avec sa trompette et ensuite son violon, n'était pas concevable dans un espace-lieu physique et possible. Nous reposions désormais dans le domaine de la contre-intangibilité. Un non-endroit où la seule mention d'objectivité aurait pu créer un paradoxe temporel aux conséquences graves et dangereuses.

Mais il ne fallait pas sans faire, la leader du International Novelty Gamelan s'y adonnait comme le jeu qui découvre l'enfant. Et sans failles devint ce parcours aux limites du sur-dit. C'est peut-être cela l'amour?

www.myspace.com/elaineevans

Erreur sur la télécommande


TV On The Radio
Secret Chiefs 3 + Kayo Dot

Sala Rossa, 3 juin 2009

3 juin. Ouverture officielle du 9e festival Suoni per il popolo. 97% de l'équipe médiatique de la station se retrouve au Métropolis afin d'assister à l'événement du jour: TV On The Radio. Vous savez, ce groupe qui par sa seule mention vous ouvre les portes dorées des grands salons où se rencontre le "IT" crowd. Question d'aller voir ailleurs, nous nous sommes donc retrouvés à la Sala Rossa pour couvrir un des autres spectacles de la soirée. C'est ainsi que nous avons heurter le mur de l'ignorance: le premier spectacle suonien dans notre cher Sala n'a lieu que vendredi... 5 juin. Que faire? La seule chose possible. Défoncer les portes et squatter la salle en se réconfortant avec les douces odeurs du restaurant qui émanent du rez-de-chaussée.... du moins, c'était ce que nous avions en tête.

Mais surprise! Du son. C'est Kayo Dot, un ensemble New Yorkais qui termine ce qui semblait être une performance plutôt décente. Que se passe-t-il donc alors? Ah oui. C'est le spectacle très peu annoncé du groupe culte Secret Chiefs 3. Vous savez, ce groupe que vous connaissez un peu puisqu'ils ont participé à la série Book of Angels de John Zorn dont vous êtes abonné depuis maintenant plus de 11 volets (... et bientôt 12 dès la mi-juin). Ou plutôt ce groupe avec lequel votre ami métalleux vous martèle de références pour ces liens avec Mr. Bungle (Trey Spurrence) et sa récente acquisition du violoniste de Estradasphere. Oui, Estradasphere. Vous savez ce groupe que vous étiez allé voir avec votre même ami métalleux qui avait réussi à vous impressionner par sa virtuosité étonnante (le groupe, pas votre ami).

C'est donc avec cette vision stéréotypée des lieux que nous procédons à se frayer un chemin jusqu'au devant de la scène oùune bande de type de la CIA armées de batteries, basse, guitares, violons, trompette et synthés s'amènent sur les planches. D'un regard froid, ils nous laisse savoir qu'ils sont bien au courant de cet extra-terrestres que nous hébergeons dans le sous-sol depuis 6 semaines avec un gros surf rock gonflé avec le tweezil d'un ère qui n'a jamais eu lieu. Et voilà que ce vieux rêve revient. Vous savez, celui que vous re-lancez à tous les 6 mois dans une taverne du quartier... avoir un groupe de garage surf. Le seul problème réside dans la non-action de vos comfrères à faire de réels efforts afin d produire ce side-project. Vous vous retrouvez donc à essayer de former ce groupe avec des inconnus. Et comme toute bonne idée, le groupe se transforme peu à peu en un projet de psycho-billy surf. Et arrive cette journée fatidique ou le batteur du groupe vient vous annoncer que vous n'êtes plus le bienvenue en grande partie due à votre manque d'intégration dans le "look" et la "philosophie" billy-esque.

Mais il n'y avait rien de cela devant nos yeux. Ici, l'occultisme cède la place au surf déglingué par le mysticisme des musiques moyen-orientales. Le reste devient flou. Les costumes changent, le regard reste fixe. Musique et fin.

www.secretchiefs3.net/

mercredi 3 juin 2009

Amusement pré-Suonien avec Matana Roberts


Le projet Coin Coin de Matana Roberts - Chapitre 1
L'Envers, 2 juin 2009

C'était la veille de l'ouverture du Suoni et nous ne pouvions pas attendre. Gordon Allen et la troupe de l'Envers nous avait donc préparé une petite collation: une soirée intime avec Matana Roberts et son ambitieux projet: Coin Coin. Une sorte de monument musicalo-historique construit en 12 chapitres. Accompagnée des musiciens locaux Brian Lipson (trompette), Thierry Amar (basse), Fred Bazil (saxophone ténor et voix) Dave Payant (batterie), Nadia Moss (piano) , Rebecca Foon (violoncelle), Jonah Fortune (basse) et Chris Burns (guitare électrique), Matana nous offrait un chapitre 1 qui n'avait rien d'une simple introduction. Puisant allègrement dans l'improvisation moderne, en passant par le beat poetry et la musique de la Nouvelle-Orléans, sans jamais laisser tomber son style très Coltrano-Aylesque (très bien représenté sur son plus récent Chicago Project), la longue pièce de plus de 70 minutes ne fut que confirmer que nous étions en présence d'une musicienne qui sait comment amener son public là où l'art rencontre les sensations.

À travers une construction sprialesque (du moins, c'est l'impression que le tout pouvait laisser), Matana captivait par son recours à d'intenses cris spiritualistes qui, sans ne pas rappeler la Xeneogenesis Suite de Nicole Mitchell et son Black Earth Ensemble, nous relançait aussitôt vers un retour aux sources de l'histoire noire américaine avec l'aide d'une clarinette dansante aux éclats surréalistes de son parfaitement bien cadré personnage de fantôme.

Vint ensuite l'éveil du lendemain. Les frissons demeurent. À quand le prochain chapitre?

www.matanaroberts.com/

Sélections altérées pour un Suoniste averti.

Vous êtes fringants. Vous avez l'enthousiasme, l'énergie, le temps et des économies accumulées pour survivre à tout un mois de concerts. Mais face à une programmation telle que celle du Suoni, même le plus chevronné des mélomanes peut demeurer perplexe. All revved up with nowhere to go? Ne craignez rien! Voici quelques recommandations...

TV on the Radio + Dirty Projectors
Mercredi 3 juin * Métropolis

Un choix évident, même s'il s'avère somme toute peu représentatif de la programmation du festival dans l'ensemble. Parce que la pop c'est bien, de temps en temps; et que dans le genre pop on fait difficilement mieux que TV on the Radio par les temps qui courent. Et aussi parce qu'en concert, la formation a l'habitude de livrer la marchandise. On aime la marchandise, surtout lorsqu'elle est livrée.


Paul Metzger + Elaine Evans + Electric Kesdjan Ensemble
Vendredi 5 juin * Centro Gallego

Certes, Pas Chic Chic joue le même soir; et Pas Chic Chic ne joue pas souvent souvent. Mais Paul Metzger et son banjo sont en ville ce vendredi, et force est d'admettre que personne ne joue du banjo comme Paul Metzger. Amateurs de bluegrass progressif, restez chez vous jusqu'au prochain concert de Bela Fleck! Le plus américain des instruments a été faire un tour en Inde; et le psychédélisme rustique a été réinventé pendant le voyage. Avec, en prime, l'Electric Kesdjan Ensemble de Khyro - ex-Atach Tatuq et actuel Héliodrome. Alors on se reprendra pour Pas Chic Chic...

Isis + Pelican + Tombs Samedi
6 juin * Le National

Le dernier Pelican, City of Echoes, m'avait franchement déçu; mais, si la formation de Chicago se concentre sur le matériel de l'excellent The Fire In Our Throats Will Beckon the Thaw de 2005, les amateurs de métal pourront danser en compagnie des amateurs de post-rock. Et par danser je veux réellement dire: s'unir dans la communion spirituelle du headbang lent mais convaincu. Lourd mais atmosphérique, comme on aime 'les choses'. Ah oui. Et ensuite: Isis. 'Nuff said.

Ignatz + Harris Newman
Lundi 8 juin * Sala Rossa

Une trop rare performance du guitariste montréalais Harris Newman, qui semble trop occupé à 'masteriser' 80% des disques enregistrés en ville pour monter sur scène aussi souvent qu'on le voudrait... Newman se distingue des multiples disciples de John Fahey par son jeu plus atmosphérique que purement technique. Il sera en première partie d'Ignatz - un one-man band donnant dans le kraut-garage-blues psychédélique. Appelation non-contrôlée.


Michael Gira + James Blackshaw + Greg Davis & Chris Weisman
Jeudi 11 juin * Sala Rossa

James Blackshaw. Un autre guitariste acoustique solo, paresseusement comparé à Fahey et à l'école Takoma. Les amateurs du genre le savent déjà: Blackshaw est un véritable virtuose de la douze cordes. Les autres le découvriront jeudi, en allant voir le légendaire Michael Gira. Le Michael Gira de la formation culte Swans. Le Michael Gira qui a 'découvert' Devendra Banhart et Akron/Family. Le Phil Spector de l'ère post-apocalyptique. À Montréal. Pour toi.

Tim Hecker + Jonathan Parant + Edgar Olivier Charles
Vendredi 12 juin * Sala Rossa

Soyons franc. Une performance 'live' de Tim Hecker, c'est un bonhomme sympathique qui ouvre son laptop, regarde son écran durant un bout de temps, ferme son laptop et dit bonsoir gentiment. Visuellement, c'est peu excitant. Mais un concert de Tim Hecker, c'est aussi le moment propice pour écouter sa musique au volume approprié: c'est-à-dire délicieusement trop fort, pour que ses murs de son savamment travaillés aient l'impact voulu. Trop souvent relégués au rôle de musique atmosphérique, ses océans statiques pourront enfin surplomber la salle. Jonathan Parant, de Feu Thérèse et de Fly Pan Am, assure la première partie. Une soirée à écouter les yeux fermés...


Tom Carter + Steve Gunn + Shawn McMillen Dimanche
14 juin * Divan Orange

Un dimanche soir en compagnie d'un pilier de la scène psychédélique underground, c'est mieux qu'un dimanche soir passé à manger des Cheetos en jouant à Duck Hunt. Seul. En pleurant. Vraiment mieux, en fait. Tom Carter, de la formation Charalambides, conjure le meilleur du rock psychédélique et de l'acid folk avec sa six cordes ensorcelante. Il pourrait 'bender' la même note pendant deux heures. Je serais satisfait...

Voilà pour les onze premiers jours du festival. Suite à venir, sur la même bat-chaîne. Pour la bat-heure, on s'en reparle...

Alexandre, des États Altérés, qui vous dit:


Fin de la communication.


jeudi 28 mai 2009

Début de la couverture: 3 juin


Dès le 3 juin, suivez la couverture du Suoni per il Popolo, de l'OFF Festival de Jazz et du Festival International de Jazz via les commentaires de quelques mélomanes.