jeudi 11 juin 2009
... et les vertus thérapeutiques du métal.
Samedi 6 juin 2009 * Le National
Enfin! De la musique de primate mal léché. L'extase par le volume, l'effet bénéfique d'un peu de violence sonique face aux tourments de l'existence. Ceux qui croient que la musique agressive est une affaire d'adolescent frustré n'y ont rien compris. Ce qu'offre un tel choc physique, c'est un ordre temporaire dans le déséquilibre ambiant; une transe électrique au mouvement simple et invitant. Je pourrais vous expliquer pourquoi Pelican m'a déçu. En quoi la décision de délaisser les idées novatrices présentes sur leur second long-jeu a mené à la dilution de leur impact malgré un apparent renouvellement de leur force de frappe. Souligner que le meilleur moment de leur prestation était une reprise d'Earth, que les compositions du groupe sont maladroites dans leur surabondance de gymnastique technique. Me demander ce qui est arrivé au groupe prometteur que j'avais vu avec Mono au Cabaret en juin 2006. Déclarer que dans le genre, la formation de Portland Conifer est la nouvelle référence et que vous devez dès que possible écouter l'album Crown Fire...
Mais je préfère encore encenser Isis, véritable machine à la fois d'émotion et de force brute. Exécution impeccable, réel souci atmosphérique, déchaînements jubilatoires. Une prestation à laquelle il était impossible de résister; un déploiement de pure puissance et de maîtrise absolue face auquel on ne pouvait qu'acquiescer d'un brumeux hochement de la tête. Explosions cathartiques, délicieuse hypnose du groove menaçant: les images étaient claires, les sensations éprouvées subjuguaient la raison. Ce samedi, je pouvais comprendre les gens qui consacrent leur vie au genre; la musique était une drogue sans effets secondaires. Tout ce qu'il fallait faire, c'était embrasser la vague qui surplombait la salle. Elle était impossible à éviter de toute façon.
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