Jeudi 11 juin 2009 * La Sala Rossa
Greg Davis et Chris Weisman sont sans doute fort gentils et pleins de bonne volonté; et leur musique n'est certes pas désagréable. Mais, voilà, c'est plus fort que moi. Quand j'entends autant de choses pré-enregistrées lors d'un spectacle, je ne peux m'empêcher de penser à la peinture à numéros. Avec leurs chansons un tantinet précieuses et leur prestation automatisée, Davis et Weisman donnaient l'impression de manquer de substance... Je suis donc plutôt content de voir que leur petit tour de piste ne dure que trois pièces, et je me réjouis en pensant que James Blackshaw est le prochain à monter sur scène.
Indécrottable romantique, le guitariste britannique soutire de sa douze cordes des harmonies angéliques, des mélodies aériennes portées par un subtil souffle épique; le folk anglais n'est pas loin, mais la musique baroque a elle aussi son mot à dire dans cet étalement d'émotions à petit grand déploiement. Mais, d'une fois à l'autre, ses envolées lyriques se répètent un peu. Le style de composition très classique de Blackshaw le limite un peu, et toutes les émotions chez lui finissent par se ressembler. Tant et si bien qu'au-delà de leur beauté indéniable (et fréquemment fulgurante), ses cascades de notes finissent par ne plus résonner là où il le faut. Véritable virtuose, Blackshaw mérite l'attention dont il fait l'objet; mais des collaborations comme le projet Brethren of the Free Spirit (avec Josef Van Wissem) le forcent à sortir d'une zone de confort à laquelle il se cantonnait ce soir. Joli, à défaut d'être parfaitement mémorable.
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